Maison de l’Habitat et du Cadre de Vie à Clermont-Ferrand
Maison de l’Habitat et du Cadre de Vie à Clermont-Ferrand
la preuve par l’exemple
Quatre projets architecturaux, quatre projets innovants | page 31
Ainsi, la conception bioclimatique du bâtiment
recherche la lumière naturelle et les apports solaires
avec une façade sud largement vitrée. Sur l’ensemble
du bâtiment la stratégie privilégie les apports passifs
(externe et inertie) et la gestion rationnelle des
consommations plutôt que la recherche d’une isolation
maximale de l’enveloppe. La végétalisation du toit en
terrasse et de la façade a pour objectif de participer
au fonctionnement bioclimatique de l’immeuble en
constituant un bouclier naturel contre la pluie et le
rayonnement solaire. De plus, l’espace entre la façade
et la végétalisation assurera une meilleure régulation de
la température et de la ventilation. 20 m2 de capteurs
photovoltaïques d’une puissance totale de 2 kW
participent à l’alimentation des équipements intérieurs
et en l’absence de sollicitation,
l’éclairage se met en veille
et l’ensemble de l’éclairage
artificiel est coupé le soir, à
horaire fixe, avec possibilité de
réactivation individuelle.
Le chanvre a été utilisé dans ce
bâtiment à titre d’exemple afin
de promouvoir son utilisation.
Ce matériau peu utilisé pourrait
être produit localement en
Limagne à la place du tabac,
culture à l’avenir incertain.
Par ailleurs, l’utilisation du
chanvre permettrait de palier
la raréfaction des granulats
d’origine minérale. Il est pro–
posé d’utiliser le béton fait à
partir de chanvre pour certaines
maçonneries non porteuses. Il s’agit d’anticiper la
raréfaction d’un matériau et de lui trouver une solution
locale de substitution. Par ailleurs, le bois, produit
massivement en Auvergne, a également été privilégié
pour la construction. Il permet de favoriser une filière
économique locale et, sur le plan environnemental, de
réduire les gaz à effet de serre en stockant le CO2. Le
projet propose l’utilisation du bois pour trois parties de
la structure :
les charpentes de certains espaces de grands volumes
(l’auditorium, la salle du personnel),
la structure porteuse des façades rideaux,
un plancher mixte bois-béton ; la partie bois serait
traitée de façon à constituer le parement du plafond
du rez-de-chaussée.
Maison de l’Habitat et du Cadre de Vie, Arch. Aline Duverger et Yves Perret © cnoa
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Maison de l’Habitat
et du Cadre de Vie,
Clermont-Ferrand,
Arch. Aline Duverger et Yves Perret,
livraison 2005 © cnoa
En outre, le bâtiment n’est pas muni d’un système de
climatisation mais d’un système de rafraîchissement de
l’air fonctionnant partiellement à l’énergie solaire. Il
s’agit d’un système de diffusion de froid et de chaud par
ventilo-convecteurs qui permettent un réglage individuel
dans chaque bureau. La distribution des fluides se
fait exclusivement dans les faux plafonds depuis
les circulations. Les cloisons sont donc entièrement
transformables ce qui permet une évolution possible du
bâtiment dans le temps. Il dispose aussi d’un bassin de
récupération des eaux pluviales.
Par ailleurs, la maison de l’habitat est desservie par
le tramway et facilement accessible pour les personnes
handicapées. Un local pour les cyclistes (vestiaires,
douche) a été prévu pour faciliter l’utilisation de ce
moyen de transport doux.
Les facteurs clés de succès identifiés
pour un projet environnemental
Le responsable de la MHCV, avec son soutien et en
plein accord avec le Président du Conseil général,
maître d’ouvrage, a pu encourager l’architecte à
assumer totalement son rôle de force de proposition. Ils
se sont délibérément détournés des schémas prédigérés
et sclérosants de la labellisation et de la certification
au profit du dialogue entre le maître d’ouvrage et le
maître d’oeuvre qui a permis de proposer et de choisir
les solutions techniques correspondantes aux objectifs
environnementaux fixés au préalable, et évoluant au fur
et à mesure de la réflexion. Ce dialogue implique :
que le maître d’ouvrage doit être déterminé et
toujours là car un projet de qualité environnemental
nécessite d’être revisité en permanence ;
qu’il s’élabore une confiance entre le politique et le
technicien ;
que la continuité politique soit garantie ;
un temps de conception plus long.
Pour la MHCV, un temps conséquent a été consacré
aux phases de préparation, à la concertation et aux
études de définition. Dès le départ, le projet s’est
construit dans un dialogue continu entre maîtres
d’ouvrage, utilisateurs, maître d’oeuvre et AMO QE
pour préciser les besoins et retenir les principes de
conception les plus adaptés aux usages du bâtiment.
Une place importante a également été accordée très
tôt à la mise en place d’une méthodologie de suivi pour
assurer la continuité des objectifs initiaux. A chaque
étape de conception, une évaluation environnementale
du projet a été menée. Des essais de réception ont été
réalisés et un suivi énergétique à plus long terme est
prévu par la maîtrise d’oeuvre pour que l’expérience
soit génératrice de progrès.
Maîtrise d’ouvrage Conseil général du Puy-de-Dôme
Maîtrise d’ouvrage déléguée OPAC du Puy-de-Dôme
et du Massif-Central
Maître d’oeuvre Atelier de l’Entre de Saint-Etienne
Architectes Aline Duverger et Yves Perret
AMO QE Centre d’études techniques de l’équipement
de Lyon
PLUS D’INFORMATIONS
Conseil général du Puy-de-Dôme
http://www.puydedome.com
Maison de l’habitat et du Cadre de Vie
http://www.puydedome.com/Maison_de_l_habitat-_64874.
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